Mon weekend commence jeudi à
Villennes, où, comme à l'habitude, la billetterie automatique est
hors-service, donc j'ai légalement le droit de voyager gratuitement,
héhé. C'est un contrôleur qui m'a dit ça une fois. L'idée était
de pioncer chez Captain pour voir la famille Pinard et d'être plus
proche d'Orly pour le départ du lendemain. Jbeu m'avait prévenu
qu'il ne serait pas là à mon arrivée donc j'en profite pour
picoler avec Sophie et tenter de séduire la femme de mon pote, sans
succès. Manon est témoin de la scène mais ne bronche pas, trop
occupée à jouer par terre et grignoter des petits morceaux de
Doritos saveur Nacho Cheese que Bourdon lui tend entre deux gorgés
de rosé. D'ailleurs la petite maîtrise le high-five comme personne,
à part peut-être les enfants Lefèvre qui vous désossent la main à
chaque check, mais on y viendra plus tard...
Nous recevons un appel du pater
familias, qui, ayant terminé son apéro avec Deute et Alix, un
ancien collègue il me semble, nous propose de ramener des Subways.
Alix, ainsi que sa femme et ses enfants turbulents sont de la partie.
Le Captain débarque avec des mets asiatiques qui sont ma foi tout à
fait délectables.
Départ le lendemain, mais pas avant
d'avoir éjecté mon soupé en mode rafale, sans doute en cause la
sauce piquante accompagnant la mangeaille de la veille. Sur le
trottoir rue de Milan, Jb part courir, je pars en Italie.
S'en suit le bad des transports
parisiens, St Laz-Châtelet, Châtelet-Antony, puis Orlyval. Secrasse
est d'accord, « résa » et « orga » sont
beaucoup plus fombles que « St Laz », ça lui tenait
tellement à coeur qu'il a décidé d'en parler sur le blog. Je suis
parti beaucoup trop tôt et passe 2h à errer entre la porte
d'embarquement et le coin fumeurs. Un couple de ritals se bécotent
bruyamment derrière moi, me donnant la nausée. Enfin on peut
embarquer! Une file immense m'attends, franchement entre attendre en
ligne ou dans le bus sur le tarmac j'vois pas la différence...Je
suis le seul payz dans l'avion, ils ont tous des valises rigides et
des smartfombles/tablettes, je balance nonchalamment mon sac à dos
dans le 'overhead'. Le type dans notre rangée de trois a filé ma
place fenêtre à son gosse, magnanime, je laisse couler. Un peu sans
gêne le gonze tout de même. J'ai jamais vécu un décollage aussi
houleux, même dans les petits avions à hélice qui nous emmenaient
jadis en Albion. Mr Sans Gêne transpire profusément, karma's a
bitch.
Arrivée à Milano Linate 1h10 plus
tard, on entre en Italie comme dans un moulin, aucun contrôle.
Je sors de l'aéroport, 35°C, soleil
de plomb. Je trouve tout de suite le bus pour la gare Milano
Centrale, et j'ai tout juste le temps de fumer une clope tout en
achetant mon billet. Ça fait 5minutes que je suis en Italie et je me
prends déjà la tête avec un transalpin, le chauffeur veut
absolument que je foute mon sac dans la soute. Je lui dis « Qual'è
il problema?! », « Che differenza?! », il me répond
« E cosi ». Je cède à la coutume.
J'arrive à la 'stazione' 25
minutes...heu...35 minutes plus tard, on est en Italie quand
même...Deuxième prise de bec: alors que je me pose devant la
machine à billets, un type m'accoste et malgré mon piètre italien
je comprends qu'il veut m'aider. « E più facile qui ».
Sale mec. En gros il me dit qu'il y a des machines plus simples à 5
mètres. Il parle français ET anglais donc je lui dis « C'est
bon j'peux me démerder ils sont dans toutes les langues ces
automates ». Lui: « No, no! ». Moi: « Tu te
fous de ma gueule?! » Là il se barre en proférant des
grossièretés en italien. Je chope un train pour Verona Porta Nuova
en 2ème classe. Il fait chaud et le train s 'arrête à toutes
les gares. Les villes ont l'air vraiment moches d'où je suis, les
quais sont mal entretenus, ça contraste avec le pied des Alpes en
fond. J'entends un claquement fort de temps en temps qui provoque des
vibrations. Je me rends compte que j'ai oublié de composter mon
billet. Je demande au type en face « Quanto tempo per Verona »,
car Secra vient me chercher. Il me répond qu'on arrive vers 15h,
donc en gros 1h30 de trajet. Je descends les marches pour rejoindre
le plancher du train et je vois un type qui s'agite, plus que
quelques secondes, et là il met un gros coup de poing dans la porte
des chiottes à 30 centimètres de mon flanc. Je ne réagis pas. Un
type lui dit: « Vas-y refait le, refait-le! » tout
en se moquant de lui. C'était ça le boucan, un mec sans doute sous
crack ou meth. J'arrive à 15h15. Je sors de la gare et aperçois
Chris à une vingtaine de mètres, si ça c'est pas synchro...Comme
d'hab on fait semblant de ne pas se voir tout en zerozappant, puis il
s'approche et je fais mine de vomir. Check/hug, puis je lui propose
une menthe parce que c'est juste intolérable cette odeur.
Secrasse est venu me chercher en
autobus, 'il trenta tre'. On trouve l'arrêt de bus, on poirote, le
bus arrive. Secra me dis qu'il va demander au chauffeur s'il dessert
les arrêts qui nous intéressent. Je lui dit qu'il va nous prendre
pour des cons, il demande quand même. Réponse négative. Comme à
Payz les bus changent de parcours en fonction de l'heure, c'est hyper
compliqué quand t'es pas du coin. On arrive dans le quartier de
l'hôtel, on est complètement perdus, on tourne en rond, ça nous
prend 20 minutes pour le trouver. Chambre spartiate mais climatisée,
une télé. J'enfile mon short et mes tongues et on saute dans un
autre bus pour 'il centro', ENFIN!
Le bus nous dépose au niveau de
l'ancienne muraille près d'une placette. On se pose au premier
troquet venu et je bois un spritz pour la première fois de ma vie. A
Paris c'est un truc de hipster mais là-bas je m'y autorise. Il fait
chaud et c'est ultra rafraîchissant. Au bout d'une bonne demi-heure
le Squale s'en va car il doit aider Diana à coucher les lardons. On
se donne rendez-vous devant l'entrée du balcon de Giulietta, ce qui
me laisse 2hrs pour me promener entre deux spritz, j'ai dû en
enfiler quatre ou cinq dans la soirée. Les deux tourtereaux sont à
l'heure et on a juste le temps de se dire bonjour avant que ne
commence leur pièce de théâtre itinérante. Ils me conseillent une
bonne 'osteria' (avec des indications approximatives). Au menu: un
plat basé autour de polenta, avec des girolles, du salami et du
gorgonzola que je fais glisser avec un Valpolicella gouleyant. Je les
retrouve brièvement dans la soirée et ils rentrent chez la 'nonna'
Renata, me laissant à mes flâneries alcoolisées.
Je retourne à un des restos de la
Piazza delle Erbe où la serveuse, une rombière à la poitrine
opulente et au croupion généreux, aguiche les badauds en affichant
fièrement ses tatouages et ses bourrelets. Après une balade dans
les ruelles sombres derrière la place, las, je décide de rentrer à
l'hôtel. Je trouve la station de taxi aux confins de le Piazza Bra.
Deux chauffeurs discutent par la fenêtre de leurs véhicules.
« Quale? », l'un deux m'invite à m'approcher et je lui
demande s'il connait Il Euromotel (prononcé é-ou-rrrro-motel
d'après Chris qui m'engueule lorsque je fais une faute). « Si
è famoso! ». Je m'engouffre dans le tacot et remarque que le
compteur indique déjà 9€. Il démarre et je l'arrête en disant
« Non è normale! », « Si, si è la notte ».
Trop crevé pour discuter je le laisse nous conduire hors de la
vieille ville, « Andiamo ».
Je me couche sans me doucher et
allume la télé. Moi qui pensais que la télévision française
était à chier...J'ai le choix entre des séries mièvres et mal
joués du type Sous le Soleil ou des émissions politiques avec des
décors en carton pâte des années 80. J'opte pour les pubs.
Le lendemain Secra vient me chercher
à 10h avec la voiture de Renata et nous conduit à l'appartement.
C'est une cité, pas comme en France avec des syvas qui trainent mais
plutôt des vieux assis sur des bancs ou qui promènent leurs
bichons. Renata était institutrice donc elle n'a pas beaucoup de
moyens. C'est pas désagréable, on y trouve des restos, des cafés,
des banques, une laverie et un 'supermercato'. Diana et Tristan
dorment encore donc je discute avec Renata, Secra, Sophie et Mathis.
Renata passe une bonne partie de son temps dans sa minuscule cuisine,
préparant les repas pour cette horde de morfals américains, les
chiens ne font pas des chats...Secrasse propose de prendre le relais
pour l 'épluchage d'un potiron. Elle revient un peu plus tard
et lui dit qu'il le fait mal parce qu'il en gâche. Renata est super
sympa mais pas très expansive, elle garde ses rires dans sa poche et
les sort pour de grandes occasions. Lorsque Sophie et Mathis font de
faux prouts à l'aide d'une aisselle et d'un bras elle ne se marre
pas du tout. Il me faut toute ma concentration pour ne pas rigoler
et, fayot que je suis, je dis « Non è bello ». Tristan
émerge et il n'est pas bien. Il s'allonge et annonce qu'il a mal au
ventre. Cinq minutes plus tard il vomit sur un coussin. Pas cool de
voir un gamin malade. Lorsqu'arrive l'heure du déjeuner il va déjà
mieux. Renata a préparé un risotto au potiron et c'est à tomber
par terre. Apparemment c'est un plat typique de la Vénétie. J'en
reprends.
L'après-midi on part en ville car
Diana veut échanger un jouet auquel il manque des pièces et faire
du shopping. Avec Secra on prend les trois crapules en main pour que
Diana ait un peu de temps pour elle. Tristi dort dans sa poussette
donc on en profite pour chopper des gelati. 'de Dieu!!!
On retrouve Diana et là le ciel
s'ouvre, c'est la panique générale. On se réfugie sur le perron
d'un Tiffany's. Le gérant finit par nous demander de nous « barrer
de là sales pauvres » du moins c'était perçu comme ça.
Secra l'envoie chier, la pluie s'arrête et on rentre à
l'appartement où nous attendent Renata et Andrea le 'fratello' de
Diana. On va faire des courses, Chris a pour mission d'acheter du
détergent pour sa belle-mère. Il a déjà commis une faute en se
trompant d'huile d'olive (sacrilège que je comprends totalement)
donc on prend notre temps. J'en profite pour acheter un cadeau à
Renata qui en plus d'une tripotée de Lefèvres doit nourrir un payz
qu'elle ne connait ni d'Eve ni d'Adam. Elle dort chez une copine
pendant tout le séjour de sa famille d'outre-atlantique. Je demande
l'avis d'Andrea sur la qualité des prosecco frizzante en rayon.
J'indique les plus chers car j'ai peur d'acheter de la vinasse. Il me
dit que de toute manière elle ne fera pas la différence...
Ce soir là c'est pizzeria, en gros
c'est l'une des meilleures choses qui puisse arriver à des
mini-squales. L'anticipation est palpable. Le serveur vient prendre
les commandes et je tire parti de l'occasion pour demander un spritz
(c'est bon cette merde). Je me fais rembarrer. Visiblement les
employés en restauration italiens sont incapables de noter des noms
de boissons et de pizze sur le même feuillet...Le spritz arrive,
ainsi qu'une tournée de bières car è cosi en Italie avec la pizza.
On discute, on attend, Andrea nous
annonce que le lendemain il a une course de natation de 3.2 kms du
coup il ne peut pas boire d'alcool. On attend encore et les marmots
commencent à s'impatienter. Tristi est à deux doigts de la syncope,
Sophie soupir et Mathis tient sa tête dans ses mains avec un air de
pauvret. Lorsque Tristan a faim il mâche dans le vide et dit « I'm
hungry » toutes les 30 secondes, ce qui a tendance à agacer
son père qui menace de le ramener à l'appart (c'est l'hôpital qui
se fout de la charité if you ask me). Les 'pizze' arrivent au compte
goutte et, bon prince, je découpe des petits morceaux que j'offre à
Mathis. Leurs pizzas respectives sont posées devant eux et là...ben
j'ai jamais vu ça. Mathis sautille sur sa chaise en gesticulant,
Sophie a un petit sourire en coin et un regard que je ne connais que
trop bien, et Tristan ouvre sa grande bouche dans une explosion de
joie , les yeux écarquillés.
Ce soir là c'est Renata qui me ramène
à l'hôtel. C'est le déluge, y'a 2cms d'eau sur la route et les
essuie-glaces sont peu efficaces. Là elle se marre.
Le lendemain rebelote, matinée à
l'appartement et pur repas consistant de spaghetti à la tomate et
lentilles/pois-chiches avec de la méga bonne huile d'olive. Cette
fois c'est Sophie qui a la gastro, elle gémit sur le canapé. Pour
la énième fois je propose à Renata de l'aider mais c'est toujours
la même réponse du genre « Est-ce que j'ai l'air de
galérer? »
L'aprèm on part au Lago di Garda, sans
Sophie qui est clairement indisposée. On prend deux voitures car la
famosa Valeria est de la partie. Elle a deux filles, une d'environ 4
ans et un bébé. Elle a grossi...Il y a la voiture des ragazzi avec
Tristi, Mathis, Secra et moi, et celle des ragazze avec Diana,
Valeria et ses deux gamines. Tristan et Mathis sont particulièrement
agités et poussent des cris d'animaux et chantent « Chaka
waka, waka chaka !» (c'est un truc de surfeurs je crois).
Tristi veut tout faire comme son frère, du coup il mange aussi les
cuisses de poulet à la main, c'est impressionnant ce qu'il peut
engloutir.
La route est très agréable avec des
vignes (super hautes!), de vieilles fermes et vue sur I Piedi delle
Alpi. On se change sur le parking et on descend vers le lac. On ne
voit pas de plage donc on va nourrir les canards, cygnes et gros
poissons. Valeria insiste pour que l'on chope des glaces...les
garçons et moi sommes bien jouasses. Avec Secra on se bat pur régler
la note...encore...mais Valeria coupe court à nos gamineries et tend
un biffeton à l'employée. Ça me gêne un peu car je suis le seul à
avoir pris une double dose, banana et fior di latte. Au loin on voit
des gens sur le bord de l'eau donc on se met à marcher dans leur
direction. En chemin on tombe sur des pré-ados en pleine répétition
de danse. Il y a tout un parterre de chaises devant la scène et on
s'arrête un peu pour regarder. Mathis va s'installer au premier rang
et logiquement Tristi fait de même. Ils sont hypnotisés, les chiens
ne font pas des chats...N'étant pas férus de danse classique, Chris
et moi rassemblons tout ce petit monde en leur rappelant qu'on est
pas venu voir le Lac des Cygnes. Il n'y a pas vraiment de plage,
juste une plateforme maçonnée couverte de mignonette et d'italiens
prenant des bains de soleil. Personne n'est à l'eau. Il fait assez
chaud ce jour là et on sent la fraîcheur se dégager du lac. Avec
Secra on se demande si l'eau n'est pas un peu froide. Tant pis je
suis en maillot de bain donc autant y aller. Avec Mathis on rentre en
premier, suivis de Chris et Tristan. La température est tolérable
mais on avance lentement, je dis à Mathis « Vas-y on plonge
d'un coup ». On disparaît tous les deux et en émergeant on se
rend compte que l'eau est vraiment bonne. On traîne une demi-heure
dans l'eau et Diana nous renseigne sut l'état de santé de Sophie:
elle a 39°C de fièvre et va pas falloir tarder. On reste encore
5mins car de toute manière on doit attendre qu' Andrea nous rejoigne
avant de partir. On le voit arriver de loin et il est affublé d'une
bouée nautique qui pendouille derrière lui. En plus ils doivent
trainer ce truc pendant une heure...
On rentre chez Renata qui s'affaire
dans la cuisine, manches retroussées, les cheveux ébouriffés et de
la sueur au front. Il y a des 'patate' épluchées sur la table du
salon. Elle exhibe fièrement une tresse d'oignons et nous explique
qu'ils sont autochtones et très sucrés. Ben du coup ce soir là
c'est patates aux oignons et comme d'hab c'est simple mais drôlement
bon. Les produits en Italie sont manifestement de qualité
supérieure. Renata sort la bouteille de prosecco que je lui ai
offert pour une grande occasion...pas mauvais...Andrea rentre chez
lui « Alla prossima, ciao ». Sophie est encore alitée et
Diana couche Tristan. C'est le moment que Renata choisit pour sortir
son tiramisu maison, sans café/alcool car elle a pensé aux enfants.
Elle sert Mathis qui est évidemment en extase puis Secra et moi,
c'est le dernier truc que je bouffe chez elle mais ça valait le coup
d'attendre. Je dis au revoir à tout le monde car je rentre en France
le lendemain.
A 7h30 je check-out de l'hôtel et
je demande à la concierge si Chris et moi pourrons prendre un
dernier café, elle m'énonce les tarifs avec le sourire...fair
enough. Secra arrive à 8h et je lui paie un espresso macchiato issu
de la machine du sas d'entrée...Il me dépose à la gare et retourne
à ses obligations familiales. J'ai moins de 10mins pour choper un
billet et trouver le quai car les trains suivants ajoutent une
demi-heure au trajet. Me souvenant de la chaleur et du toxico de
l'aller je décide de m'offrir la classe business (j'suis un PDG
après tout). On est trois dans un wagon pouvant accommoder dix
personnes, c'est climatisé et on a un écran affichant le parcours
du train ainsi qu'un fil d'infos. Cerise sur le gâteau: un type
passe régulièrement avec un trolley garni de journaux, de
nourriture et de toutes sortes de boissons offertes gracieusement.
Pour 30€ on peut faire pire. A la station du Lac de Garde, la
sérénité ambiante est torpillée par l'arrivée d'une brit et de
ses merdeux qui se mettent à beugler autour d'un jeu de cartes. Mes
collègues ne sont pas ravis non plus. J'ai envie de lui dire qu'il
existe la 1ère classe pour les familles si elle refuse de voyager
avec les pauvres, mais la bienséance m'en empêche. Je prends le bus
pour l'aéroport, comme à l'aller l'horloge n'est pas réglée. Il
est 10h et elle affiche 20:40. En voyant le chauffeur flirter avec
une passagère alors qu'on est sensés être partis je me demande si
ce n'est pas à dessein. Ennui à Linate, je sur-paye un sandwich et
un coca, puis je passe les douanes. L'agent ouvre mon sac et me vole
ma bouteille d'eau et mon soda bien frais. En lui jetant un regard
noir je lui demande « perché? » - « è liquido ».
Oui je sais merci. Il y a des choses que les payz ignorent mais j'ai
compris plus tard. Tous mes devanciers franchissent la porte
d'embarquement sans entrave et quand vient mon tour le petit écran
affiche 'unable to board' en rouge. Avant que l'hôtesse ne puisse
s'expliquer je lui dis d'un ton ferme « I'm boarding that
plane ». Ils m'ont juste changé de place car j'étais trop
radin pour payer les 6€ à Easyjet. Sur un trajet d'une heure
qu'est-ce que ça peut foutre d'avoir une bonne place? Dans le bus
une mère moyen-orientale et son fils d'une vingtaine d'années
s'approchent de moi. Etant par nature charitable je me lève car il y
a une place vide à ma droite, et ça évitera de les séparer. Le
fils me remercie chaudement. Je trouve ma place dans l'avion et il y
a un sac à dos où mon postérieur devrait seoir. Je reste poli
« Excuse me, could you pick up your bag? » - « No
wait ». Je m'agace « That's my place please pick up your
bag ». « No, no ». « People are waiting
behind me, pick...up...your...bag ». Dans la famille
moyen-orientaux-du-bus je demande le père...c'était le sac du mec à
qui j'ai aimablement offert ma place. J'ai un siège couloir et je
suis donc cerné par cette famille: le père, la mère, 2 fils et 2
filles. Ils sont tous gros. Lorsque l'hôtesse apparait avec le 'food
trolley' ils achètent plein de cochonneries et de sodas. Ils parlent
très fort et passent des choses devant moi, je fais en sorte que le
père m'entende soupirer pour essayer de lui donner mauvaise
conscience mais il s'en fout. Connard. Je décline l'offre de
l'hôtesse qui esquisse un petit sourire en coin comme pour dire
« C'est pour ça que nous sommes tous les deux sveltes ».
On atterri et je suis le premier à
atteindre les douanes. Personne. En 5 minutes je suis passé de
l'avion au train Orlyval. Train à St Laz (héhé) et déjà de
retour à Villennes. Il est passé vite ce weekend...Je décide de
rentrer à pied et c'est là que Polo, qui n'a pas d'amis et donc
rien d'autre à foutre, m'appelle en me disant « C'est pas
aujourd'hui que tu rentres d'Italie? T'as besoin que je te cherche à
la gare? ». Synchro l'Polo! Triste d'avoir quitté Vérone,
Simone me console en me faisant une fête du feu de Dieu! zero