Oh Captain, my captain (Acte II)

Nous partîmes …. Nous voguâmes plutôt, par un beau jour d’Avril, une belle journée qui commençât sur les quais malfamés du canal proche de Stalincrack.

Nous ? Un individu louche tout d’abord, armé d’une casquette et d’un animal de compagnie habituellement associé aux compagnons du troisième âge. Pour autant que son âge avance visiblement, sa belle et jeune compagne atteste d’une vigueur pas encore disparue, ainsi que la déjà nommé casquette qui orne son front.

J’en profite pour souhaiter un joyeux anniversaire à Heather.

Autre casquette, autre bougre à la mine louche. Equipé de baguettes, de sopalin, d’ouvre bouteille, et de barbe, celui-ci pris place à l’avant de l’embarcation et n’en bougeât plus. Cette apathie visible doit vous aiguiller sur l’absence d’occupation régulière de cet individu.

On parlait de mecs qui n’en branlent pas une ? Transition habile pour vous dire que sur le bateau une certaine moustache, et un certain bourdon, étaient aussi de la partie.

Manque donc à cette belle brochette de matelots un paysan, un illustre inconnu, et votre narrateur.
Et comme c’est toujours mieux avec de la musique, nous avions aussi une chanteuse de jazz avec nous.

Un marin se doit d’être toujours bien équipé – je peux vous dire que nous sommes d’excellents marins. Vin de toute couleur, bières, baguettes, verres à pied, fromages, saucissons, tarama, rien de manquait sur notre bateau. Sauf un médecin, il faut toujours un médecin… Ne serait-ce que pour pouvoir régulièrement demandé « Is there a doctor in here » ?

J’apparthe ici qu’il est impossible de réclamer une profession en publique sans créer un effet de panique le médecin – ou l’aviateur – en attesteront. Passons.

Une belle journée donc, une pure idée, et nous voilà parti le long du canal. Le rosé s’ouvre, le rouge aussi, et les chômeurs tartinent pendant que les travailleurs indépendant travaillent.
Je traduis cette phrase obscur : Romain tartine devant, Ted barre derrière. On sort la musique. On avance sur le canal.

On sort de Paris, les quais s’égayent de graffitis en tout genre, de promeneurs et de coureurs, notre bateau tangue au gré des photos de Ted (une photo = un Ted nez dans le téléphone = un bateau qui dérive).
Moi sans permis, l’envie de barrer me prend, ma surprise est totale quand Ted acquiesce à cette demande. Nous changeons de place, je découvre la barre.

On me sert du rosé.

On ouvre le rouge. On se sert du rosé. On avance dans la jungle urbaine. Les graffitis s’améliorent, la discussion s’anime d’avantage, et nous découvrons avec Robert, pendant que je barre, que nous sommes en classe eco. Nous décidons alors de snober ces pourris de riches en première à l’avant, qui nous ignorent pendant que nous travaillons dur pour eux.

On me sert du rosé.

Après tout, Robert en attestera, mais Barré, ce n’est pas pour tout le monde. (et hop, placé).
Nos verres se vident et ne sont pas rechargés. La nourriture ne circule pas jusqu’en eco, heureusement que Virginie veille.

On me sert du rosé.

Le reste du voyage passe dans une brume agréable, mon état se détériore et ma barre divague – je tente même de naviguer à bâbord, ce qui visiblement effraye et choque les passagers. Malgré une manœuvre millimétré pour éviter une péniche, je me vois retirer mon permis de barre et c’est capitaine bourdon qui me remplace.

On me sert du rosé. Je renverse du rosé.

En constatant que je suis plus ivre que le capitaine, je me rends compte qu’effectivement, je suis très ivre. Et content.

Le reste de la soirée vous sera compté par quelqu’un d’autre, il ne me reste que des souvenirs heureux et vagues de bonne compagnie et d’une très bonne journée.

Merci Ted et joyeux anniversaire mon frère !
0.