24 juil. 2012

Madagascar

J’allais commencer ce CR le jour du départ vers Madagascar, mais en fait, étant sur le blog, je préfère commencer avec le lendemain du mariage. 10h00, l’on frappe au carreau de ma chambre, je sors d’un coma profond et tombe nez à nez avec Payz, l’air penaud, qui comprend en un clin d’œil l’étendu de mon coltarisme.

Nous nous sommes (re)réveillés un quart d’heure après, et avons laborieusement retracer la piste du crime. Bouteilles jonchées partout, verres vides, sol collant, et au fond du jardin, la tente de pandore, avec mille milliard de merdes et détritus partout. C’est ainsi que commença 60H de nettoyage marathon, palme spéciale à toute l’équipe (mention très bien à Boozer, qui s’est mis à nous aider avant même d’enlever son sac à dos), palme d’or à iiChacal qui a tout donné, retardé son retour, et finalement qui a même laisser sa caisse pour qu’on revienne avec tous nos affaires à la cool.

Au final, nous avons bu environ 200 litres d’eau, 250 bières, 100 bouteilles de champagne, 100 bouteilles de pif en une soirée. Et nous étions 100. Au final, nous avons jeté 25 poubelles sans même compter les verres et les cartons.

Mariage samedi, brunch et rangeage dimanche, rangeage lundi, et départ (après un peu de rangeage quand même) mardi. Le mardi, après 6 heures de caisse, la bague fraichement mis au doigt, je passe mon 3ème (et dernier entretien) pour un nouveau taf. J’étais frais….

Et nous voilà donc le jour du départ. Imaginez-vous qu’en plein congés, ayant reçu ma propale de l’autre taf à 11h00, je vais à mon ancien taf, démissionne, retourne chez moi, fais ma valise, et nous jette dans un taxi direction CDG. On nous dépose avec 30 minutes d’avance sur la fermeture de l’embarquement, je cherche notre vol partout, et la nan des informations : « mais monsieur… Corsair, c’est pas Roissy, c’est Orly »

Le bad. Absolu. La cata. Dites-vous bien qu’à ce moment-là, je sais que je n’ai pas d’autre vol avant 4 jours, que j’ai tout un circuit prévu, bref. Je soudoie un taxi pour qu’il donne tout, on se retrouve à plus de 160km/h pour faire la jonction, et on arrive une demi-heure après la fin des enregistrements. Mais gros coup de bol, la nana du check in, après 10 minutes insoutenable, nous dis :

« bon. Vous allez avoir votre vol, ils sont d’accord. Mais on a plus de place en eco…vous êtes en première ».

Si vous saviez le niveau de kif à ce moment-là, tellement bon ! 20 minutes après, nous sommes dans un fauteuil de ministre avec une coupe de champagne dans chaque main. Et ce pour 15 heures de vol, autant vous dire qu’on est arrivé bien détendu à Antananarivo (la capitale, appelé « Tana » par les locaux). Un petit malgache bien sympa, Jocelyn, nous attend à l’aéroport. Lui et notre fat 4x4.

Nous avons ensuite passé une semaine à descendre et à traverser l’ile, direction Tuléar (take a map if you’re that interested), environ 1000 km de route avec des arrêts ponctuels pour visiter, voir l’artisanat local, et dormir dans des endroits insolites ou juste ouf. Le premier soir, on dort dans une mini maison fait qu’avec des bois précieux, le lendemain on visite un atelier de corne de zébu, et plus on descend plus le paysage change. Au total, sur les 6 jours de route, le paysage a changé du tout au tout, passant de plaine basse assez verte (proche de la capitale), à des endroits désertiques, à des paysages comme dans le mid west américain, à des zones tropicales, pour finalement arrivé sur des grandes plages de sables blancs avec l’eau turquoise.

Quelques remarques d’ordres générale : c’est un pays archi pauvre, avec un niveau de système D hallucinant. Tout est récupérer, tout se mange, tout le monde s’entre aide. Exemple de pauvreté, la nuit il n’y a aucune lumière nulle part (pas de réseau électrique), même la plupart des villes sont dans le noir. L’odeur du bois brulé nous suivait partout, puisque c’est ainsi que tout se cuit et que tout se chauffe. Les malgaches ont une culture beaucoup plus proche de l’Asie que de l’Afrique : le sourire est de rigueur, dire « non » est impossible, les gens sont gentils et accueillants (et surement un peu fourbe).

Une coutume malgache dingue, quand quelqu’un meurt, on rassemble tous ses possessions, on les traduit en matos pour faire la fête (on achète des zébus et du rhum vitriolique local, on tue et découpe les zébus, si ya un peu de thunes ou loue des musiciens), on invite tout le village, et on fait la fête jusqu’à ce qu’il y ai plus rien qui reste.

Certains villages ont disparu de la carte à cause de séries de mort chez les riches avant l’hiver, ou les locaux ont tout tué et tout bouffé avant l’hiver.

Sinon, les français que nous avons vu sont archi connards et déconnectés la bas : nous étions les seuls à bouffer avec notre chauffeur lors des arrêts sur la route (les autres touristes ne se posaient même pas la question, et les autres chauffeurs que nous avons pu voir restaient dans la caisse sans déjeuner), et voir des occidentaux négocier des prix à des familles paysannes alors qu’il s’agit au final de payer 2,5€ plutôt que 4€ pour un truc… la honte.

Histoire qui nous est arrivée : lors d’une visite d’un parc protégé, au détour d’un rocher qui surplombe le paysage à 360°, je tombe nez à nez avec une connaissance d’enfance, Martin, qui lui aussi fait son voyage de noce. On papote 10 minutes, on se rend compte qu’il fait son voyage à la routard avec sa nana. Je vais essayer d’illustrer ce que ça veut dire.

Quand t’es un routard à Mada, tu voyage avec les transports en commun locaux, les « taxis brousse », sorte de camionnette des tortue ninja qui peut contenir 12 personnes. Quand t’es un waza (=blanc), on te dis de venir à 7h30 du matin pur choper ton taxi brousse à la sortie de la ville. Le taxi brousse arrive à 10h00. De temps en temps, il n’arrive pas aussi. On te mets devant et payer 5 fois plus cher que les locaux (mais cela représente des cacahuètes). Ensuite, on te mets des gosses sur les genoux. Ensuite, ils montent à 30 dans le taxi brousse. Ensuite, ils chargent le taxi brousse en mettant sur le toit a peu prêt 50 tonnes de bagages, bétail, conneries en tout genre. Et là tu pars, à environ 15km/h, pour 2/3 heures de route dans un bus blindé, hyper chaud, un gosse ou deux sur les genoux, et ça c’est si tout va bien (les bus tombent en panne, etc).

On a revu martin et sa fiancée 3 jours plus tard, ils étaient archi en galère en train de se faire escroquer par des rabatteurs devant un taxi brousse, on arrive avec notre 4x4, je vois Martin se ruer sur la vitre et il me hurle à travers : « faut que tu me sauves la vie ». On s’arrête et je descends pour lui ouvrir le coffre et mettre leurs valise, je peux vous dire deux trucs : les malgaches étaient tous archi au respect de la 4x4 (parce que ça veut dire que nous sommes riches, donc pas à emmerder, alors que le ptit waza sans pognon, lui, c’est une bonne cible…), et pendant l’heure d’après, alors qu’on faisait la route avec Martin et fiancée, j’ai pu mesurer à quel point j’étais content de pas avoir fait des plan « à la roots » à Mada.

Après une semaine de route, ayant visité un parc tropical (et vu un paquet de lémur, c’est bien marrant ces petites bêtes) , nous arrivons à Tuléar. 4heures de pistes plus tard (mode hard core, sans 4x4 on y arrivait jamais), on déboule à « Salary Bay » ou nous avons passé deux semaines.

Plutôt que de vous le décrire, voyez plutôt!

Salary Bay, c’est un lagon sur une côte sauvage, désertique, avec au loin trois barrières de corail successive. C’est archi dingue. C’est un plan qui m’avait été donné par Doude, et c’est un bon plan ! Nous avons pris le temps de mettre toute la fatigue du ménage et du mariage derrière nous, mangé du poisson tous les repas, bu excessivement, avec un lever à 8h00, une sieste après le repas, et un couché vers 9h00 tous les soirs. C’est deux semaines au paradis, deux semaines que je garderais toute ma vie dans mon cœur.

Nous avons aussi appris à plonger la bas. Une rencontre avec type hors norme, « Fred », un mec qui donne l’impression d’être né avec des lunettes de moniteur de ski sur la tête. Un vrai baroudeur, un costaud de 50 ans qui navigue, plonge, ski, chasse, boit, bref, un sauvage. Et un vrai cœur. Il nous sort en mer, voit que je suis à l’aise dans l’eau, et ma préparation pour la première plongée a duré… 2 minutes. Il m’explique le signe pour tout va bien (thumbs up), ça va pas (« couci couca »), et me montre le distendeur des bouteilles d’oxygène. Je lemets dans ma bouche, prends une respiration, et la, miracle, I sound like fucking Darth Vader.

Not only did that make my day, it focused all my attention and I realized I am an absolute natural at diving – good oxygen combustion rate (most newbies breathe to hard and go through a tank in half the time they should), easy in the water, and I had a blast. Jenny, quant à elle, vu une tortue à sa première plongée.

Notre troisième plongée s’est fait sur les lieux d’un shipwreck du début du 18ème siècle, un navire anglais (le Chatterton) s’était fracassé sur la barrière de corail, répandant sur le sol marin plus de 2 millions de dollar espagnole. Fred est le seul mec au monde à avoir les coordonnées de ce naufrage, et c’est dingue de plonger sur une ancre de 15 mètres de long, ou encore de voir les canons de l’époque sur le sol. Du bateau il ne reste rien, la mer et les poissons ayant bouffé tout le bois. Nous avons gardé de cette plongée des balles de mousquets et des clous du bateau.

Madagascar a été un voyage hors du commun, mémorable, et hyper cool. Je ne recommande pas à tout le monde d’y aller, c’est le genre d’endroit où il vaut mieux connaitre la ou tu vas pour que ça se passe bien. Nous avons eu de la chance dans nos rencontres, et l’endroit où nous avons échoué ainsi que les aventures que nous avons vécu. Je ne mets pas de photo dans ce post, je les mettrais soit après dans un autre post (selon vos réclamations), soit vous passez à la casa pour un diner (this goes for everyone reading this post, just give me dates and get your asses over here) et je vous montre plus de photos que vous n’en vouliez voir. Et les clous du Chatterton.

0 les potes.

13 commentaires:

  1. ce connard de blogger ne saute pas les lignes, vous avez tout en bloc. je suis dèg.

    pénalité à blogger.

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  2. excellent compte-rendu! ça avait l'air chanmé comme voyage!

    et puis heureusement que je t'ai réveillé assez tôt pour pouvoir tout nettoyer...

    zero

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  3. Un an à la bourre! Pénalité ! ;-)

    Zero

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  4. [Edited for line spaces] Thank you boozer !

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  5. putain tu déchires.

    Merci fidèle assistante. Comment as-tu fait?

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  6. Chanmé le compte rendu!

    P.S. En développement du passage sur la pauvreté. Madagascar... Gallieni... un bon exemple de la création de marché par l'état, et ensuite de comment asservir une population entière par le mécanisme de la dette.
    Pour info, quand les français sont arrivés sur l'ile, une des premières mesures de Gallieni a été d'instaurer un impôt, et de s'assurer que les paysans auraient juste assez après avoir vendu leur production (en échange d'argent, pour pouvoir payer cet impôt) pour pouvoir acheter des trucs importés dans les petits magasins installés sur la côté. Longtemps les malgaches ont résisté, utilisant le surplus collectivement pour acheter des bêtes et les sacrifier dans de grandes fêtes villageoises.
    Ca a duré un moment!

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  7. Les droits admin te permettent d'éditer un message. Je viens de te les octroyer. :)

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  8. so many cool things happening:

    it's friday
    it's jenny's last day at the embassy
    it's vacation time for a week tonight

    needless to say I will be hanging out laying low, and will probably check the blog only to say random stuff like "0".

    see yall in ten days.

    0 de chez 0

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  9. ah et il parait que le clip avec les mouettes et les gosses c'est un fake.

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  10. Il vraiment epic ce CR et cette histoire avec Martin elle est tellement ouf. Si ca se trouve tu lui as réellement sauver la vie. A mon avis faut pas trop s'embrouillé avec les locaux quand t'es a 3 jours de la capitale. Jpense qu'ils peuvent te faire disparaitre assez facilement.

    Kiffez bien les vacances ... euh la piscine !!

    Zero

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  11. cimer!!! kiffe tes vacances aussi. je pars mercredi et heureusement parce que j'suis au bout du rouleau.

    zero

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  12. m'en parle pas du bout du rouleau! c'est lundi et j'ai attrapé une putain de creve a force de blaster la clim au bureau forcément on s'enrhume. trop des fombles ici, je les avait prévenu maintenant je vais les contaminer. bien fait pour leur gueules! zero

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